Samus Aran, une révolution en armure

Comment Samus Aran libère la condition de la femme dans les jeux vidéos ?

Samus Aran, une révolution en armure

Comment Samus Aran libère la condition de la femme dans les jeux vidéos ?

Vous connaissez peut-être la série de jeux vidéo Metroid, mais connaissez-vous Samus, sa protagoniste ? A la fin du XXème siècle, elle est la première héroïne de jeu vidéo. Yoshiho Sakamoto, créateur de la série, sort le premier opus en 1988 sur NES, sobrement appelé Metroid dans lequel le joueur incarne un humanoïde en armure que l'on appelle Samus. Le jeu fait carton plein avec 2,73 millions de copies vendues. Ce n'est qu'après l'avoir découvert et en être venu à bout que les joueurs font une découverte majeure : Samus est une femme. Dans un univers alors dedié « aux petits garçons », la femme n'a clairement pas sa place.

Mais Nintendo n’est pas de cet avis et décide que leur personnage sera une femme, avec une histoire sombre et tragique, celle d’une orpheline élevée par un peuple extraterrestre et transformée en super-soldat dans le but de protéger les populations. La série des Metroid brise tous les codes et met la femme sur le devant de la scène.

Yoshiho Sakamoto et son équipe ont voulu imaginer Metroid comme un film. Pour ce faire, ils se sont inspirés de films comme Alien ou Star Wars. Le résultat réussit, d’opus en opus, à époustoufler les fans. Mais le caractère de femme de Samus n’est pas anodin dans ce contexte de supermasculinité du jeu vidéo. Pour ne pas risquer de souffrir des a priori, l’identité de Samus avait été cachée dans toutes les annonces, les publicités, les interviews, et même jusque dans la notice du jeu de 1988. Les joueurs étaient mis au courant seulement une fois arrivés à  l’écran de fin du jeu, dans lequel Samus retire son casque. Le franc succès du jeu montre que les femmes aussi peuvent avoir du caractère, être puissantes et avoir un jeu vidéo qui leur est dédié. Samus, une femme qui en inspirera d’autres par la suite comme Lara Croft, Bayonetta ou encore Johanna Dark… 

Leurs jeux sortiront bien après le premier Metroid. Samus, dès 1988, libère, par sa présence, les femmes de leurs clichés de « demoiselle en détresse » ou de « princesse à sauver ». Avec Metroid, les joueurs incarnent une femme avec un objectif clair et radical: détruire la flotte des pirates de l’espace et éradiquer les Metroids qui représentent une grosse menace pour la galaxie selon la fédération galactique. Cette mission la suivra pendant les trois premiers opus et la fera traverser des environnements oppressants et inhospitaliers au possible. La série crée une véritable rupture dans les conventions établies et suivies notamment par ses voisines de studios, Peach chez Mario ou Zelda dans la série éponyme. 

Pourtant, encore aujourd’hui, et après les nombreuses réussites de jeux possédant une héroïne, mettre une femme comme protagoniste reste un pari risqué pour les développeurs. Plusieurs exemples illustrent clairement les clichés qui existent dans les communautés de joueurs, comme notamment les critiques liées à l’annonce d’une héroïne féminine dans GTA 6 ou encore plus récemment, l’annonce du nouveau the witcher, nous mettant dans la peau de Siri, la fille du héro des anciens opus, Geralt de Riv.

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