Modernisation et croissance : les fruits de réformes structurelles
Dès son arrivée au pouvoir, Mohammed VI lance des initiatives de modernisation pour attirer les investissements étrangers et renforcer l’économie marocaine. La Banque africaine de développement (BAD) estime que le Maroc connaîtra une croissance de 3,3 % en 2023-2024, en partie grâce à la diversification économique et aux vastes projets d’infrastructures. Les investissements directs étrangers ont bondi de 48,6 % entre avril 2023 et avril 2024, avec des projets emblématiques comme la ville industrielle Tanger Tech et le port de Tanger Med, aujourd’hui le plus performant d’Afrique selon l’indice de la Banque mondiale.
Dates Importantes | Chiffres Clés |
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1999 : Mohammed VI accède au trône et lance des réformes économiques et sociales. | 183 % : Augmentation du PIB marocain, passé de 46,27 milliards $ en 1999 à 130,91 milliards $ en 2022. |
2020 : L’indice de Gini pour le Maroc est mesuré à 38,5, le plus élevé en Afrique du Nord. | 3,2 % : Croissance du PIB marocain en 2023 selon la Banque mondiale. |
2023 : Le Maroc accueille 14,5 millions de touristes, soit une hausse de 34 % par rapport à 2022. | 35,9 % : Taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans en 2024. |
2006 : 96,5 % de la population marocaine a accès à l’électricité, une couverture étendue depuis à l’ensemble du pays. | 64 % : Proportion des habitants ruraux ayant accès à l’eau courante en 2024, contre 100 % en zones urbaines. |
2024 : La Banque africaine de développement prévoit une croissance de 3,3 % grâce aux investissements et aux infrastructures. | 48,6 % : Augmentation des investissements directs étrangers entre avril 2023 et avril 2024. |
Sur le plan des infrastructures, les efforts de modernisation du pays sont visibles avec l’extension des réseaux d’autoroutes et de lignes de trains à grande vitesse, ainsi qu’avec la construction de nouveaux aéroports. Ces initiatives ont contribué à l’augmentation du tourisme : en 2023, le Maroc a accueilli 14,5 millions de visiteurs, une hausse de 34 % par rapport à 2022. Cependant, cette modernisation n’a pas permis de réduire les disparités sociales.
Inégalités persistantes : éducation et chômage des jeunes
Les bénéfices de la croissance économique ne se sont pas traduits par une amélioration significative de l’égalité sociale. Depuis les années 1980, l’indice de Gini, mesurant les inégalités, est resté stable autour de 38,5, bien au-dessus de la Tunisie, par exemple, qui a vu son indice passer de 43,4 en 1985 à 32,8 en 2015. Le système éducatif, en particulier, représente un point de blocage majeur : le manque de continuité dans l’enseignement public et les faibles ressources allouées poussent les familles aisées vers des écoles privées, renforçant les disparités.
Les conséquences de ces inégalités se répercutent sur les jeunes générations : le chômage parmi les 15-24 ans atteignait 35,9 % en 2024. Cette exclusion éducative résulte souvent de contraintes économiques qui obligent les familles défavorisées à faire travailler leurs enfants dès le plus jeune âge. Ces conditions limitent l’ascension sociale, d’autant que le marché du travail reste en difficulté, avec une croissance économique freinée par des crises mondiales et des chocs internes comme les sécheresses.
Les inégalités sont aussi géographiques, marquant un contraste entre zones urbaines et rurales. Si 96,5 % de la population marocaine avait accès à l’électricité en 2006, et que l’ensemble du pays en bénéficie aujourd’hui, seuls 64 % des habitants en zones rurales disposent de l’eau courante. Cet écart d’accès aux services de base renforce les disparités régionales, où le développement reste inégal.