Après la guerre, ilsexplorent le Proche-Orient et y mènent des fouilles archéologiques notables dont les découvertes sont exposées r dans les collections de l’Iran antique du Louvre. Républicaine affirmée, elle reçoit la Légion d’Honneur et est célébrée comme une des femmes les plus remarquables de son temps.
Jane Dieulafoy est née dans une famille bourgeoise et a vécu dans la tradition catholique, des valeurs auxquelles elle reste attachée. Elle se marie en 1870 à Marcel-Auguste Dieulafoy et le suit à la guerre lorsque ce dernier devient capitaine. Refusant le rôle de cantinière réservé aux femmes, elle souhaite se battre aux côtés des hommes et devient alors franc-tireur. Elle se coupe les cheveux courts et adopte l’uniforme de tireur, ce qui est alors pourtant interdit aux femmes par une loi de 1800. Elle abandonne cependant les habits masculins après la guerre et réadopte les robes conventionnelles.
Durant les voyages du couple dans les années 1880 au Maroc, en Egypte et en Perse, Jane Dieulafoy retrouve le pantalon pour des raisons pratiques et pour plus de liberté. Lors de ces voyages, elle photographie monuments et locaux et tient aussi un journal dans lequel elle détaille les étapes du périple. Ces productions sont notamment publiées dans des magazines et plait à un public sensible à l’orientalisme en vogue. A franc-tireur, photographe, voyageuse, écrivaine, s’ajoute aussi la casquette d’archéologue. Le couple Dieulafoy, passionné d’histoire et d’archéologie orientales, mènent des fouilles à Suse. Jane participe activement aux fouilles et supervise celles-ci avec son mari. Le couple fait sur place de nombreuses découvertes dont la plus célèbre reste la frise des archers de la garde de Darius. Jane Dieulafoy devient alors célèbre.
A leur retour en France, elle n’abandonne pas l’habit masculin et reçoit la Légion d’Honneur dans cet accoutrement, une première. Elle devient alors journaliste et femme de lettres et publie plusieurs romans historiques tels que Parysatis et Volontaire. Jane Dieulafoy est une figure féminine audacieuse qui s’est souvent dressée contre les normes mais qui ne porte cependant pas des revendications que l’on appellerait aujourd’hui féministes. Elle conserve une vision assez traditionaliste du rôle de la femme en étant fermement opposée au divorce. Ses positions républicaines et patriotiques ont sûrement permis à Jane de déroger aux interdictions vestimentaires, rendant acceptable son choix de l’accoutrement masculin.