Une ambition affirmée pour l’autonomie stratégique
Pour atteindre cet objectif ambitieux, la France a déployé plusieurs initiatives. La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit un budget de 2 milliards d’euros spécifiquement alloué au développement de l’IA dans le secteur de la défense. Cette démarche repose sur la création de l’AMIAD (Agence ministérielle de l’intelligence artificielle de défense) en mars 2024, agence qui permettra de coordonner et d’intégrer les nouvelles technologies au sein des forces armées. Selon Bertrand Rondepierre, directeur de l’AMIAD, la mission de cette agence est de fournir des applications concrètes de l’IA qui amélioreront les capacités de renseignement, d’analyse et d’aide à la décision pour les commandements militaires.
Dates Importantes | Chiffres Clés |
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Fin des années 2010 : L’IA devient un axe stratégique pour le ministère des Armées, amorçant une transformation des capacités de défense françaises. | 413 milliards d’euros : Budget total prévu pour la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2024-2030. |
Mars 2023 : Sébastien Lecornu affirme l’ambition de la France de se hisser parmi les trois premières puissances mondiales en IA militaire. | 2 milliards d’euros : Montant spécifiquement alloué au développement de l’IA militaire dans la LPM. |
Mars 2024 : Création de l’Agence ministérielle de l’intelligence artificielle de défense (AMIAD) pour coordonner les projets IA au sein des forces armées. | 47,2 milliards d’euros : Budget annuel alloué à la mission Défense pour l’année 2024. |
2024-2030 : Mise en œuvre de la LPM, renforçant la transformation numérique et technologique des armées françaises. | 3,3 milliards d’euros : Augmentation du budget pour 2024 par rapport à l’année précédente. |
2023 : Lancement du plan Replicator par les États-Unis pour produire des drones autonomes en masse dans un délai de 18 à 24 mois. | 18 à 24 mois : Délai prévu pour déployer les drones autonomes dans le cadre du plan Replicator américain. |
2023-2024 : La France ambitionne de devenir leader européen et d’intégrer le Top 3 mondial en IA militaire. | Top 3 mondial : Objectif de positionnement international en IA militaire pour la France. |
L’IA sera ainsi intégrée dans divers projets stratégiques, notamment le système de combat aérien du futur (SCAF), développé en collaboration avec des industriels français comme Dassault et des partenaires européens. Philippe Koffi, ingénieur en chef de l’armement à la DGA, explique : « L’objectif est d’intégrer un assistant virtuel dans le cockpit de l’avion, qui agira comme conseiller du pilote, lequel pourra lui déléguer certaines tâches. » Ce développement renforce la volonté politique de la France de réduire sa dépendance technologique vis-à-vis d’autres puissances, en particulier les États-Unis.
La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit un budget de 2 milliards d’euros pour développer l’IA de défense.
L’IA au cœur de la rivalité mondiale en matière de défense
Au-delà de la France, l’IA militaire représente un enjeu majeur dans la rivalité sino-américaine. En 2023, les États-Unis ont lancé le plan Replicator, visant à produire des milliers de drones autonomes pour renforcer leurs capacités militaires. Parallèlement, la Chine investit massivement dans l’IA militaire, en particulier dans ses sous-marins nucléaires et les programmes de développement de missiles, tout en restant discrète sur l’étendue de ses capacités.
Cet engouement mondial pour l’IA militaire reflète un virage stratégique où la supériorité technologique devient essentielle. Pour la France, cette course implique de renforcer sa base industrielle de défense en collaborant étroitement avec des entreprises de pointe. À travers le plan France 2030, le ministère des Armées souhaite ainsi favoriser un écosystème national capable de rivaliser avec les puissances internationales, tout en assurant une autonomie stratégique sur le long terme.
La France ambitionne de devenir numéro 1 en Europe pour l’IA militaire et de se hisser parmi les trois premières puissances mondiales.
En intégrant l’IA dans ses systèmes de défense, la France cherche non seulement à accroître son efficacité militaire mais également à s’adapter aux nouvelles formes de conflictualité, comme les cyberattaques et les guerres de l’information. La Loi de programmation militaire intègre donc des technologies de rupture, comme la cyberdéfense et l’analyse de données massives, pour anticiper les menaces de demain et préparer une défense en réseau.