Le volet commercial est celui qui suscite un véritable débat. Il prévoit notamment la réduction des droits de douanes de 90% afin de faciliter les échanges sur les marchés. De leur côté, les élus nationaux dénoncent un risque pour les filières agricoles européennes, soumises à des normes environnementales, sanitaires et sociales de production plus strictes.
L’utilisation de produits interdits en Europe, par les sud-américains, tels que le pesticide cancérigène Talstar 100 EC, augmente les rendements et diminue les coûts de production. Cela signifie que les denrées sud-américaines pourraient être plus facilement plus compétitives en Europe, en raison de leurs faibles coûts de production. Cela accentuerait la précarité des agriculteurs, notamment liée au poids des charges qu’ils doivent payer (matériel, électricité etc.), et à la pression qu’exercent les acheteurs afin de payer le prix le plus faible.
Une des perspectives de cet accord est d’obtenir un meilleur approvisionnement de l’Europe en minerais stratégiques tels que le lithium, extrait en Amérique Latine, et indispensables à la construction de voitures électriques. Cela semble donc être bénéfique pour l’Europe, en favorisant la diversification des sources d’approvisionnement de ces matériaux stratégiques. Il favoriserait également l’exportation des produits pharmaceutiques et automobiles français, plus compétitifs que ceux d’Amérique Latine, ce qui profiterait aux entreprises françaises.Cet accord risque également d’accroître les émissions de GES et la déforestation dans la région. L’extraction des minerais et l’augmentation de la surface agricole nécessitent des aménagements du territoire, notamment la destruction des forêts, qui pourrait atteindre 25% par an pendant 6 ans. L’importation des marchandises sud-américaines présente aussi un risque sanitaire puisque certaines matières, comme des substances cancérigènes, sont autorisées en Amérique.
Les députés français ont affiché leur opposition à cet accord par l’adoption de deux résolutions et dénoncent le non-respect de critères économiques, environnementaux, sociaux fixés par le Parlement. Emmanuel Macron et Michel Barnier, eux, souhaitent notamment l’instauration de “clause miroir” afin que les producteurs importateurs soient soumis aux normes européennes. La signature ne suffit cependant pas à l’entrée en vigueur du traité puisque l’empiètement du traité avec les compétences des Etats membres, impose la ratification de ces derniers, laissant la possibilité à la France d’opposer son veto.