Entre désir et tabou, comment l’amour interdit a fleuri dans la création artistique ?

Comment le mal-être découlant de l’Amour Interdit se reflète-t-il dans l’art, entre l’aspiration au désir et la confrontation aux obstacles ?

Entre désir et tabou, comment l’amour interdit a fleuri dans la création artistique ?

Comment le mal-être découlant de l’Amour Interdit se reflète-t-il dans l’art, entre l’aspiration au désir et la confrontation aux obstacles ?

Entre passion et devoir, l’amour interdit, très souvent caché, qu’il soit éphémère ou sur la durée, révèle à quel point la passion peut être puissante lorsqu’elle ne tient qu’à un fil. Cette vision se rapproche de celle du philosophe Nietzsche selon laquelle la souffrance et la quête désespérée sont parfois nécessaires pour transcender la condition humaine.

Souvent romantisé, l’amour interdit fascine et se voit représenté au cinéma, dans la chanson ou encore dans la littérature. Ces œuvres, tout comme certains faits historiques, dépeignent un mal-être collectif : celui des amours brisés par les conventions sociales étriquées. 

Portant l’essence de l’amour interdit, l’histoire tragique entre le prince héritier du Portugal, Pierre le Cruel et la reine illégitime, Inès de Castro, a su traverser les âges au travers les célèbres Trovas. Ces quelques vers mélodieux de la tradition médiévale portugaise ont su s’approprier cette légende, guidée par la plume du poète Garcia de Resende. Inês est dame de cour mais n’a rien à envier à l’épouse du prince, Constance de Castille. La mort de cette dernière permet au prince de retrouver son véritable amour : Inès de Castro, désormais reine du royaume de Castille. « Il m’aima et je l’aimai ; il me perdit, je le perdis aussi : jamais, jusqu’à la mort, notre amour ne fut tiède ». Pourtant, sous le ciel de Coimbra, le péché n’a jamais cessé d’être. Le roi Alphonse IV, le père de Pierre, voit d’un mauvais œil cette union. Sous la pression de ses conseillers et de la noblesse, il finit par condamner la  reine à mort en 1355. Peu après, dans un geste aussi macabre que dévoué, Pierre fera d’Inès sa reine posthume et obligera les nobles à baiser sa main glacée. Cet amour, personne ne l’a vu mourir mais il a eu tort d’exister dans ce monde trop cruel pour le nourrir. 

Nées à l’aube d’un temps mal choisi, certaines passions interdites sont alors vouées à rester cachées. Ainsi, pour percer les profondeurs de cet amour, c’est à la création artistique qu’échoit le rôle de dévoiler l’invisible. A travers des paroles profondes de Ces gens-là de Jacques Brel, on y comprend un amour aussi ardent que vulnérable pour une certaine Frida. Condamnés à tomber dans l’oubli face aux remparts dressés par la famille de celle-ci, ils ne peuvent que se présenter comme étrangers face à un horizon pétrifié.

Au cœur du cinéma, cette vérité s’observe dans Le Monde de Charlie réalisé par Stephen Chbosky. On y retrouve Brad, un athlète populaire qui cache son homosexualité pour préserver sa réputation d’élève chéri des foules. Patrick, son amant, l’aime sans condition, mais un soir, le voile se déchire. Le père de Brad les surprend et abat sa colère sur son fils. Désarmé, Patrick ne peut que fuir, emportant avec lui le fardeau de cet amour interdit.

Vous aimez lire nos décryptages ?

Soutenez-nous ! Parce que nous sommes un média :

Nos Dernières Décryptages

Du Néolithique au numérique : En quoi la centralisation des ressources représente-t-elle une menace ...

À l’origine de la centralisation du pouvoir  À la sortie de la dernière ...

En démocratie, le dèmos ne relève pas d’une identité, mais d’un cri

Commençons par un constat : au cœur de telle rue ou de telle place, surgissent p...

Assiste-t-on à une véritable crise de régime en Corée du Sud ?

À la suite du décret pris à l’initiative du président Yoon Suk-ye...

Du Néolithique au numérique : En quoi la centralisation des ressources représente-t-elle une menace pour la démocratie ?

À l’origine de la centralisation du pouvoir  À la sortie de la dernière glaciation, un récha...

En démocratie, le dèmos ne relève pas d’une identité, mais d’un cri

Commençons par un constat : au cœur de telle rue ou de telle place, surgissent parfois des cris de m...

Assiste-t-on à une véritable crise de régime en Corée du Sud ?

À la suite du décret pris à l’initiative du président Yoon Suk-yeol, puis de son retr...

Rejoignez notre communauté

Recevez chaque semaine nos derniers dossiers, grands entretiens et décryptages dans votre boite mail !