Des contrôles renforcés : des coûts supplémentaires pour les exportateurs européens
Quatre ans après la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne, le BTOM impose de nouvelles obligations aux exportations européennes. Depuis le 31 janvier, les exportateurs de viande, poisson et produits laitiers doivent fournir des certificats sanitaires validés par un vétérinaire. Ces contrôles impliquent des coûts et des procédures additionnelles, rendant plus complexe l’exportation vers le Royaume-Uni. Les certificats, qui nécessitent des tests sanitaires rigoureux, visent à garantir la sécurité des produits entrant sur le territoire britannique.
Dates Importantes | Chiffres Clés |
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Décembre 2020 : Signature de l’accord de commerce post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. | 170 millions de livres : Pertes économiques estimées pour le secteur agroalimentaire britannique depuis l’accord de commerce de 2020. |
31 janvier 2024 : Mise en œuvre officielle du Border Target Operating Model (BTOM), imposant de nouvelles obligations aux exportateurs européens. | 17 % : Réduction des exportations britanniques vers l’Union européenne depuis 2020. |
2023 : Rapport de NIESR sur l’impact économique du Brexit, signalant une contraction durable de l’économie britannique. | 15,8 % : Diminution attendue des importations du Royaume-Uni d’ici 2035 selon Cambridge Econometrics. |
2024 : Adaptation des exportateurs européens aux nouvelles exigences sanitaires pour les produits alimentaires. | 4,6 % : Réduction attendue des exportations britanniques vers l’Union européenne d’ici 2035. |
2024 : Évaluation des pertes commerciales cumulées depuis le Brexit. | 2 à 3 % : Diminution du produit intérieur brut (PIB) britannique depuis la sortie de l’UE. |
Ces nouvelles réglementations ne sont toutefois qu’une adaptation des mesures déjà imposées par l’UE aux exportations britanniques depuis la signature de l’accord de commerce de décembre 2020. Ce dispositif a lourdement impacté le secteur agroalimentaire britannique, coûtant près de 170 millions de livres au Royaume-Uni et réduisant de 17 % ses exportations vers l’UE, selon The Guardian. À présent, les pays européens doivent également faire face à des coûts accrus, faisant craindre une baisse des échanges commerciaux avec le Royaume-Uni, dans un contexte déjà marqué par les défis économiques du Brexit.
Un impact économique durable et des perspectives incertaines
Les conséquences économiques du Brexit, déjà significatives, continuent de se faire sentir. Le National Institute of Economic and Social Research (NIESR) estime que le Produit Intérieur Brut du Royaume-Uni a diminué de 2 à 3 % depuis sa sortie de l’UE, et un rapport de Cambridge Econometrics prédit une baisse continue des importations (-15,8 %) et des exportations (-4,6 %) d’ici 2035. Ce constat s’inscrit dans une tendance plus large de “dépression permanente du commerce” entre le Royaume-Uni et l’UE, comme l’indique John Springford du Centre for European Reform.
Ce bilan, négatif sur le plan économique, pose la question de la résilience britannique face aux défis du Brexit. En renforçant ses frontières et en rendant l’accès aux produits européens plus complexe, le Royaume-Uni privilégie l’indépendance commerciale, mais au prix d’une baisse de compétitivité et d’une réduction des échanges qui affecte directement les entreprises locales et les consommateurs.
Le BTOM illustre la difficulté pour le Royaume-Uni de concilier ses objectifs de souveraineté avec les impératifs économiques du commerce international. Ce modèle de gestion des frontières pourrait ralentir encore plus les échanges entre le Royaume-Uni et l’Europe, aggravant une fracture commerciale qui, loin de profiter aux Britanniques, risque de les affaiblir économiquement sur le long terme.